Je profite que mes deux bébés dorment pour revenir vers vous pour vous parler du déclenchement.

Tout d'abord, un déclenchement ne peut être prévu par un gynécologue, une sage-femme ou un médecin uniquement et pour diverses raisons réparties en deux catégories :

• personnelles (obligations professionnelles du conjoint, éloignement géographique, organisation de la structure, absence du médecin lors du terme de la future maman, ...)
• médicales (risques pour le bébé et/ou pour la maman, signes de "mal-être fœtal", trouble de la croissance du bébé, pré-éclampsie, trouble de la tension chez la maman, diabète de grossesse, infections au niveau du liquide amniotique, rupture de la poche des eaux sans mise en travail, fausse couche, ...)

Lorsqu'un déclenchement est programmé, le médecin, le gynécologue ou la sage-femme transmet à la future maman la date ainsi que l'heure à laquelle elle doit se présenter à la maternité. Je peux vous assurer que l'attente est très longue et en tant que maman/future maman nous sommes très impatientes de rencontrer le petit bout de chou qui est en nous !

Il existe plusieurs formes de déclenchement :

• Le tampon : sous forme de mèche enduite ou de gel qui utilise la prostaglandine (hormone) et qu’une sage-femme ou un gynécologue place dans le vagin ou au niveau du col de l’utérus afin d’aider au travail.
• La perfusion : qui utilise une hormone de synthèse « l’oxytocine » afin de provoquer des contractions de travail. Elle remplace l’hormone naturelle «appelée « ocytocine ». La plupart du temps, la perfusion est associée à la péridurale pour soulager la maman et l’aider à supporter les contractions mais aussi pour faciliter le déroulement du travail.
• Le ballonnet (je vous en parle un peu plus bas car j’ai eu recours à cette méthode là pour la naissance de bébé 2 mais vous pouvez voir a quoi il ressemble sur la photo)

Voici pour ma petite histoire :

Je suis arrivée à la maternité le lundi 30 avril à 7h45 au lieu de 8h de peur d'arrivée en retard. Une sage-femme  m'a accueillie (petite anecdote : elle était présente lors de mon premier accouchement) et m'a emmené dans ma chambre. Comme je connaissais la maternité et le fonctionnement, elle m'en a parlé vaguement. Ensuite, j'ai dû prendre une douche à la Bétadine ... oui oui, le gel douche rouge qui mousse presque pas et qui ne sent pas très bon et ce n'est pas tout. J'ai dû enfiler une magnifique culotte filet ... transparente bien sûr ... mais aussi une splendide "blouse" blanche à carreaux bleus avec laquelle on y voit les fesses. Heureusement pour moi, la sage-femme m'avait donné un beau drap blanc afin de m'enrouler dedans, cacher les fesses par occasion. Puis, nous nous sommes rendu dans une salle d'accouchement. Je vous rassure, à 9h du matin il n'y avait personne dans le couloir qui séparait la chambre de la salle d'accouchement !

Une fois installée dans cette fameuse salle, j'ai eu le droit à un monitoring  d’une durée de 2h et à la prise de tension toutes les 5 minutes. Au bout de ces 2h, la sage-femme est revenue me voir pour me "débrancher" et examiner mon col. Il était favorable (mi-long et ouvert d'un doigt) pour le déclenchement par ballonnet. C'est un petit ballon placé par un gynécologue au niveau du col de l'utérus. Une fois positionné, le gygy le rempli d’eau chaude grâce à une soude afin d'aider le col à s'effacer et à s'ouvrir. Le ballonnet n'utilise pas d'hormones. C’est une méthode dite naturelle. De plus, dans la maternité dans laquelle j'étais, il est actuellement en expérimentation depuis quelques mois déjà. D’après les professionnels, c’est une méthode qui fonctionne très bien pour la plupart des futures mamans et qui est très appréciée du fait qu’elle soit naturelle. Pour moi, c’était la méthode choisi par mon gynécologue car je ne pouvais pas avoir recours aux tampons suite à ma césarienne. Une fois le ballonnet posé, j’ai pu quitter la salle d’accouchement, rejoindre ma chambre et m’habiller avec mes propres vêtements. Il fallait que je laisse faire mère nature aidée par le ballonnet pour que le travail commence. Il fallait tout de même que je bouge. Chéri m’a donc accompagné lors de mes petites promenades au sein du centre hospitalier, surtout pour nous rendre à la machine à café. En effet, je n’ai pas eu de restriction au niveau de l’alimentation et des boissons toute la journée. Une sage-femme m’a même prêté un des ballons afin d’aider au travail.

Le soir, j’ai commencé à ressentir des contractions. La sage-femme de nuit m’a apporté de quoi calmer les douleurs (spasfon et doliprane). Or, cela n’a rien fait. C’était donc des vraies contractions de travail … ouf il commençait ! Il a tout de même été un peu long.

Mardi : il est 7h30. Le petit déjeuner est servi mais pas pour moi car bébé doit arriver ce jour, en fin d’après-midi au plus tard. Pourquoi à jeun ? Tout simplement pour faciliter l’anesthésie (surtout si anesthésie générale) en cas de césarienne. La sage-femme qui m’avait accueillie la veille est toujours de garde et revient me voir. Rebelote pour une douche à la Bétadine, remettre la magnifique blouse accompagnée du drap et c’est reparti … direction la salle d’accouchement. On recommence comme la veille et pour la dernière fois : monitoring pendant 2h plus prise de tension toutes les 5 minutes. Au bout de 2h, la sage-femme m’a retiré le ballonnet et a de nouveau examiné mon col. Il était presque effacé et ouvert à 2 doigts. Le gynécologue est donc venu me voir afin de percer la poche des eaux (il était 9h10 environ). Il a fait cela pour accélérer le travail afin d’éviter une seconde césarienne. Je peux vous dire que cela fait un drôle d’effet. On a l’impression de se faire pipi dessus et c’est tout chaud … drôle de sensation mdr. En tout cas, cela a fonctionné car vers 11h les contractions étaient devenues tellement fortes que l’anesthésiste est venue me poser la péridurale. Je crois que je n’ai jamais autant aimé une piqure ! Ça m’a tellement soulagée … je ne sais pas combien de fois je l’ai remercié ! Ce que je ne vous ai pas dit c’est que la sage-femme venait vérifier mon col toutes les heures et de 9h à 12h30 il était bloqué à 2 doigts. Elle m’a alors mise sous perfusion d’oxitocine à faible dose afin d’aider d’avantage au travail et le faciliter.

Tout le déclenchement mis en place à bien aidé puisqu’à 13h45, la sage-femme nous dit, à chéri et moi-même, après m’avoir encore examinée que j’étais totalement dilatée … Nous n’y avons pas cru du tout au début même si je sentais que quelque chose se passait. Comme c’était mon premier accouchement naturel, et qu’en général les premiers sont assez long, elle nous avait dit qu’au bout de 2h environ bébé serait là. Finalement, à 14h10 j’ai senti comme une tête se présenter. Chéri a vite couru dans le couloir chercher la sage-femme – qui ne nous croyais pas - et sans même avoir le temps d’être correctement installée (les jambes en l’air sur les étriers) elle a juste eu le temps d’appeler du renfort, de mettre des gants et de tenir la tête de bébé. Notre bout de chou a pointé le bout de son nez, tout seul, sans même que j’ai besoin de « pousser » et sans douleur à 14h13. Le personnel soignant présent n’avait jamais vue ça et je n’y croyais pas du tout quand notre trésor était dans mes bras. C’était tellement magique ! J’ai vécu un accouchement au top. Je n’aurais jamais pu rêver mieux ! Comme quoi, même en étant déclenchée et après une césarienne nous pouvons vivre des accouchements merveilleux et je vous le souhaite à toutes !

Comme je l’ai dit à mon chéri : pour bébé 1 c’était une grossesse de rêve (conduite jusqu’au bout, aucun symptôme de grossesse du début à la fin etc.) mais un accouchement dur et éprouvant. Pour bébé 2, j’ai passé une grossesse douloureuse, longue et épuisante (avec les symptômes de grossesse du début à la fin) mais un accouchement de rêve. Alors, je vous le confirme, chaque grossesse est unique et tout de même merveilleuse lorsque nos bébés sont dans nos bras !

Je vous souhaite donc à toutes de belles grossesses et une superbe rencontre avec vos bébés !